Découvrez les dates clés de l’Opéra de Lille, un bâtiment centenaire à l’histoire mouvementée !
Dans la nuit du 5 au 6 avril, un incendie détruit le Grand Théâtre, inauguré en 1787 au cœur de la ville.
On construit à la hâte une nouvelle salle de spectacle, initialement prévue comme une solution provisoire. C’est l’actuel Théâtre Sébastopol.
La municipalité lance un concours pour la construction d’un nouvel édifice. Le projet lauréat de l’architecte Louis-Marie Cordonnier se distingue par la volonté de reproduire une salle à l’italienne. C’est l’une des dernières salles de ce type construites en France.
D’inspiration néoclassique, le bâtiment adopte le parti de composition du Palais Garnier (Opéra de Paris). Toutefois, sa morphologie générale est différente et ses proportions plus modestes.
Le gros œuvre du chantier s’achève en juillet 1914, au début de la Première Guerre mondiale.
Alors que les travaux arrivent à leur terme, les Allemands investissent l’Opéra. Ils y donnent une centaine de spectacles et de concerts en près de quatre années d’occupation.
Une période de remise en état suit l’occupation allemande.
Le Nouveau Théâtre, comme on l’appelle à l’époque, donne sa « première française » le 7 octobre.
Près de dix ans séparent donc la fin des travaux et l’inauguration officielle de l’Opéra.
Les Allemands occupent à nouveau la ville pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir du 31 mai 1940.
Le Grand Théâtre est réquisitionné à partir du 10 janvier 1941. Des artistes d’Outre-Rhin y jouent pour le public allemand, tandis que le Théâtre Sébastopol accueille les spectateurs français.
Le bâtiment est restitué aux Lillois dès l’arrivée des Alliés le 4 septembre 1944.
L’Opéra ferme en raison de la vétusté de certains équipements.
Un important chantier de restauration et de modernisation démarre, conduit par les architectes Patrice Neirinck et Pierre-Louis Carlier.
La rénovation de la scène bénéficie des technologies les plus avancées pour rendre possible la présentation de tout type de spectacle. De nouveaux espaces de répétition sont aménagés au dernier étage du bâtiment pour accueillir les équipes artistiques.
Caroline Sonrier, nommée directrice en 2001, conçoit un nouveau projet artistique et culturel.
L’Opéra rouvre au public le 9 décembre 2003 avec un spectacle du chorégraphe américain Bill T. Jones.
Cette réouverture s’inscrit dans le cadre du lancement de Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture.
Depuis, la programmation d’opéras, concerts et spectacles de danse suscite l’adhésion d’un public large et enthousiaste.
L’Opéra de Lille est labellisé Théâtre lyrique d’intérêt national.
L’Opéra de Lille devient le premier Opéra de France à obtenir la certification internationale ISO 20121.
Cette certification atteste d’un management responsable sur le plan social et environnemental.
Tout comme sa voisine la Chambre de Commerce, l’Opéra de Lille est l’œuvre de l’architecte Louis-Marie Cordonnier (1854-1940). Originaire d’Haubourdin et installé à Lille, Cordonnier est très actif dans le Nord et le Pas-de-Calais où il bâtit villas, églises et hôtels de ville. On lui doit également la station balnéaire d’Hardelot et le Palais de la Paix à La Haye.
Cordonnier est choisi à l’issue d’un concours organisé en 1907 par la Ville de Lille.
Lorsqu’il se présente au concours, il est déjà en charge de la construction de la Chambre de Commerce dans le style régionaliste qui lui est cher. C’est donc un architecte reconnu mais aussi jalousé. Il sait que sa participation au concours n’est pas la bienvenue et qu’une partie du jury souhaite son élimination.
Face à cette hostilité, il présente en secret 2 projets, alors qu’un seul est autorisé par le règlement. Le premier, régionaliste, trahit son identité malgré l’anonymat du concours. Le second, dans un style néoclassique inhabituel chez Cordonnier, remporte la compétition qui avait réuni 17 propositions.
La parcelle sur laquelle est construit l’Opéra présente un sol irrégulier, humide et mouvant. Pour garantir la stabilité du bâtiment, Cordonnier l’assoit sur une véritable forêt de 1 050 pieux en béton plantés sur 5 mètres de profondeur.
Le corps de l’édifice est également constitué de béton armé, masqué par un décor de pierre.
L’emploi du béton armé constitue une audace pour l’époque mais présente de nombreux avantages :
Pour dessiner l’Opéra de Lille, Louis-Marie Cordonnier s’est inspiré du Grand Théâtre de Bordeaux et de la Comédie-Française par l’architecte Victor Louis, de l’Opéra de Paris par Charles Garnier et de l’Opéra Comique par Stanislas-Louis Bernier.
Au-dessus d’un premier niveau très sobre, 3 larges fenêtres encadrées de colonnes ioniques éclairent le Foyer. De chaque côté, les hauts-reliefs des sculpteurs lillois Hector Lemaire et Alphonse-Amédée Cordonnier représentent les allégories de la Tragédie (à droite) et de la Musique (à gauche).
Au fronton, sculpté par Hippolyte Lefebvre, triomphe Apollon, dieu des arts et de la lumière, entouré de ses muses et de Zéphyr dispersant des pétales de roses.
Dans le hall d’entrée monumental, un escalier d’honneur conduit à un palier qui répartit les spectateurs selon leur place dans la Grande salle : le parterre ou les 4 niveaux de galeries desservis par 2 escaliers latéraux.
À chaque niveau, un déambulatoire suivant le pourtour de la salle permet d’accéder aux vestiaires et de trouver rapidement sa place.
Largement ouvert sur l’escalier d’honneur et percé de 5 baies vitrées, le Grand foyer s’étend sur toute la largeur du bâtiment. Son riche décor est l’œuvre de Georges Picard (plafond peint intitulé La Ronde des heures et tableaux ovales de La Musique et de La Danse) et Georges-Armand Verez (groupes sculptés allégoriques).
Le Grand foyer accueille le bar d’entracte et les Concerts du Mercredi à 18h.
C’est l’une des dernières salles « à l’italienne » construites en France. Elle se caractérise par sa forme en fer à cheval, où salle et scène se répondent, séparées par une fosse d’orchestre. Composée d’un large parterre et de 4 niveaux de galeries et de loges, sa capacité d’accueil est de 1 138 places.
Le thème des arts traverse l’ensemble de son décor, comme en témoigne la devise « Ad alta per Artes » (Au sommet par les Arts), inscrite au-dessus du groupe sculpté par Edgar Boutry et dominant la scène.
La Danse, la Musique, la Tragédie et la Comédie du même artiste encadrent une coupole sur laquelle 8 médaillons peints par Victor Lhomme et George Dilly illustrent les vertus féminines.
Il s’agit de l’ancien fumoir, situé sous la salle de spectacle. C’est un espace de forme circulaire entouré d’une élégante colonnade.
L’entrée de la Rotonde en bas de l’escalier d’honneur est précédée de La Petite Danseuse, statue d’Hippolyte Lefebvre.
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