Paris, Opéra Comique le 3 mars 1875 — La création de Carmen est une véritable révolution : la musique est d’une étrange modernité mais surtout le livret, fait de séduction, de meurtres, de folklore bohémien, rompt avec les codes de l’époque… la polémique qui s’en suit précipite sans doute la mort ducompositeur quelques semaines après la première.
Et pourtant, si Carmen est aujourd’hui l’un des opéras les plus joués et célèbres à travers le monde, c’est justement grâce à l’équilibre génial trouvé par Bizet et ses librettistes : des thèmes musicaux et des airs d’une beauté saisissante expriment la puissance dramatique d’un livret remarquablement construit.
Après Madame Butterfly en 2004 suivie de Wozzeck puis des Noces de Figaro, Jean-François Sivadier revient à l’Opéra de Lille pour donner corps à ces contrastes de jeux (profondeur et légèreté) et mettre en lumière, par son art de la direction d’acteurs, les cruels destins des personnages.
Dans ce répertoire, Jean-Claude Casadesus à la tête de L’Orchestre National de Lille est comme dans son jardin : la sensibilité et l’enthousiasme de ce grand interprète de la musique française sont au service de la partition. Il dirige une jeune et nouvelle distribution à la tête de laquelle Stéphanie d’Oustrac chante sa première Carmen. Elle était il y a quelques mois à l’Opéra de Lille une Périchole charmeuse et espiègle. Le ténor canadien Gordon Gietz retrouve le rôle de Don José qu’il a chanté avec grand succès à l’Opéra de Montréal. Le baryton Jean-Luc Ballestra revient à Lille en Escamillo après La Traviata et L’Italienne à Alger. Ils sont entourés d’une équipe de jeunes talents français ou ayant étudié en France : Eduarda Melo, Sarah Jouffroy, Raphaël Brémard, Loïc Felix, Régis Mengus et Renaud Delaigue.
Un événement donc que cette Carmen avec exceptionnellement 10 représentations afin d’accueillir le public le plus large possible, l’un des objectifs majeurs que se fixe l’Opéra de Lille.
Carmen
Opéra en quatre actes
Livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy, d’après la nouvelle de Prosper Mérimée.
Créé le 3 mars 1875 à l’Opéra Comique à Paris.
Jean-Claude Casadesus (Nicolas Krüger les 19 et 27 mai) direction musicale
Jean-François Sivadier mise en scène
Véronique Timsit assistante à la mise en scène
Alexandre de Dardel décors
Aude Jabbour et Lorraine Djidi assisté de
Virginie Gervaise costumes
Tania Sayer assistée de
Philippe Berthomé lumières
Cécile Kretschmar chorégraphie
Nathalie Steinberg chef de chant
Avec
Stéphanie d’Oustrac Carmen
Gordon Gietz Don José
Olga Pasichnyk Micaëla
Jean-Luc Ballestra Escamillo
Eduarda Melo Frasquita
Sarah Jouffroy Mercédès
Renaud Delaigue Zuniga
Régis Mengus Moralès
Loïc Félix Le Dancaïre
Raphaël Brémard Le Remendado
Christophe Ratandra Lillas Pastia
Orchestre national de lille Jean-Claude Casadesus / Région Nord-Pas de Calais
Chœur de l’Opéra de Lille
Yves Parmentier chef de Chœur
Chœur maîtrisien du Conservatoire de Wasquehal
Pascale Diéval-Wils direction
Alison Broucq, Cédric Brunin, Pierre-Guy Cluzeau figurants
Coproduction Opéra de Lille, Théâtre de Caen
Autres représentations Théâtre de Caen, octobre 2010.
Avec le parrainage du CIC Banque BSD-CIN, de la Caisse d’Épargne Nord France Europe, de Dalkia Nord et de la Société Générale