L’un est le fils de Saül, roi d’Israël ; l’autre, après son bannissement, a dû rejoindre le camp des Philistins. David et Jonathas sont amis mais le sort les a placés dans des camps opposés, au milieu des tourments d’une guerre fatalement fratricide… Partant de la légende biblique, Marc-Antoine Charpentier déroule l’histoire d’une amitié à la vie à la mort, où l’un perdra la vie et l’autre ce qu’il
a de plus cher, dans un chef-d’œuvre du baroque français.

Comme Didon et Énée avait été composé pour un pensionnat de jeunes filles, David et Jonathas fut créé dans un collège jésuite – et dans un but ouvertement didactique. Amitié, loyauté, trahison, sacrifice… Il ne s’agit plus d’une légende lointaine mais du destin de deux jeunes garçons, confrontés à des choix irrévocables. Pour Sébastien Daucé, « cela donne à l’œuvre un point de vue adolescent, d’où une spontanéité, une force, une forme d’intransigeance qui sont hors du commun dans tout le répertoire lyrique ».

Organiste, claveciniste et directeur musical de l’ensemble Correspondances, le chef s’est imposé comme une figure majeure de la nouvelle génération de spécialistes du baroque français. Avec David et Jonathas, il propose de redécouvrir le raffinement et la puissance de la musique de Marc-Antoine Charpentier, avec l’un des sommets de son œuvre dramatique. Pour mieux rendre sensible cette histoire atemporelle, le metteur en scène Jean Bellorini a choisi quant à lui une approche pleine de poésie, qui souligne le caractère tristement éternel de conflits religieux, politiques et ethniques, qui n’ont hélas pas fini d’embraser le monde.