À l’Opéra de Lille, on a vu Alexandre Duhamel en Golaud dans Pelléas et Mélisande. Aux côtés du pianiste Alphonse Cemin, il prête cette fois sa puissance à l’ingénieux hidalgo Don Quichotte et à son fidèle valet Sancho Panza. Hors format et hors norme, uniques et fondateurs, tour à tour truculents et tragiques, les personnages de Cervantès étaient presque taillés pour l’opéra et la mélodie. D’Ibert à Ravel, de Massenet à Brel, un récital en forme d’épopée musicale, où les syncopes d’une chanson à boire ourlée par Paul Morand se teintent d’une vibration ibérique, et où s’affirme la disparition à jamais différée de la légende – comme le rappelle le gentilhomme de La Manche : « Si tous les livres m’ont tué, il suffit d’un pour que je vive… »
Mélodies de Jacques Ibert, Maurice Ravel
Airs d’Opéra (Don Quichotte de Jules Massenet)
Chansons de Jacques Brel
Alexandre Duhamel baryton-basse
Alphonse Cemin piano